L’importance de la déconstruction

Miroir, miroir, dis-moi ce que je vaux vraiment

Par Louise Aubery

Chronique

On va parler ici de déconstruction et notamment de la déconstruction des injonctions faites aux femmes que nous avons petit à petit internaliser. Elle parle aussi de l’Histoire de la domination des femmes pour comprendre d’où vienne ces injonctions et comment nous en détacher par le savoir. En effet, le fait de connaître la véritable raison de pourquoi on s’épile, pourquoi on doit être mince, pourquoi on doit être sage… nous permet de nous libérer et de faire nos propres choix.

L’autrice de ce livre tient aussi un podcast qui s’appel « In Power » et sa question signature est : « Que signifie, pour toi, prendre le pouvoir de sa vie ? ». Si je devais répondre à cette question je dirais que cela commence par le savoir et ce livre en est la preuve car il m’a permis de me libérer grâce aux connaissances qu’il m’a apporté.

L’histoire

Comme je l’ai dit plus haut, ce livre parle des injonctions faites aux femmes et de comment on en est arrivé à les écouter aveuglément. C’est un livre qui déculpabilise les femmes tout en leur donnant le pouvoir de tout remettre en question. Pour cela, le livre commence par une leçon d’histoire qui nous permet de resituer les luttes féministes et le début des injonctions que l’on connaît aujourd’hui et surtout comment le patriarcat a réussi à nous faire croire que tout cela était de notre fait et de notre choix. En effet, j’entends beaucoup me dire que si elles s’épilent c’est pour elle et c’est simplement parce qu’elles trouvent les poils moches. Mais qui leur a dit que les poils étaient moche ? Qui nous a fait croire qu’un outil naturel de notre corps devait être éradiqué par soucis de vanité ? Les réponses à ces questions, entre autre, sont dans ce livre.

Les 2 dernières parties de ce livre permettent de remettre en question toutes les idées qu’on a du couple, du mariage, de la réussite pour une femme et l’autrice termine par une partie dédiée à la confiance en soi et à l’amour de soi pour s’accomplir pleinement.

Mon avis

Je penses que vous l’avez compris, ce livre est très important pour moi et je penses qu’il bénéficierait à toutes les femmes de le lire mais aussi aux hommes ouverts d’esprits qui souhaiteraient s’instruire sur la condition des femmes.
Je penses aussi que ce livre est à compléter par d’autres livres féministes importants. Je pense par exemple à la biographie de Simone Veil « une vie » qui retrace la vie d’une femme puissante qui s’est battu pour nos droits et qui est une grande inspiration pour moi. Il manquerait aussi, pour moi, une partie sur la sexualité de manière plus approfondie car reprendre le pouvoir de sa vie c’est aussi reprendre le pouvoir de son corps et ça passe aussi par la sexualité dans laquelle il reste de nombreuses inégalités hommes/femmes. Tout ce qui touche à la masturbation, au nombre de partenaires…

Questionnements

Je finis avec cette partie qui me permet de développer un questionnement que j’ai eu récemment. J’ai longtemps été cette fille qui préfère la compagnie des garçons car ils sont « moins prises de tête », « moins centré sur leur apparence et le maquillage »… Je regrette aujourd’hui ces propos car je sais que chaque femme est différente et que si certaines ont encore du mal à sortir des injonctions qui leurs sont dictées, cela ne leur enlève en rien leur valeur et plutôt que de les mépriser il faut se soutenir et avancer ensemble. Malgré cela, je me retrouve encore parfois à avoir des pensées dégradantes envers les femmes comme si le fait que je sois souvent avec des hommes et que j’ai acquis certains comportement toxiques masculins me rendait supérieure aux autres femmes. En effet, à force de côtoyer des hommes, j’ai internalisé que pleurer c’est mal, parler de ses émotions c’est mal, coucher sans lendemain c’est stylé et faire des blagues sexistes et homophobes aussi. J’apprends petit à petit à déconstruire tout cela mais j’ai l’impression de me retrouver avec la double tâche de devoir déconstruire les injonctions féminines pour mon apparence et masculines pour mon comportement. Je ne sais pas quand j’ai commencé à renier le rose et les Barbie car c’était féminin et donc inférieur mais je sais qu’aujourd’hui je le regrette et je commence à comprendre que être féministe ce n’est pas rejeter tout ce qui est féminin pour faire comme les hommes mais c’est définir nos choix propres indépendamment des injonctions féminines ou masculines. C’est finalement une quête identitaire et l’apprentissage du respect et de l’acceptation de soi et des autres.